Quelle différence entre comité d’entreprise (CE) et comité social économique

Quelle différence entre comité d’entreprise (CE) et comité social économique (CSE) ?

29 octobre 2025

Comité d’entreprise (CE), les IRP (institutions représentatives du personnel) ou encore Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Vous connaissez ces instances, mais vous ne savez pas à quoi elles servent ? En 2020, le comité social et économique (CSE) les a regroupés ! Qu’est-ce que cela a changé ? Pourquoi les avoir remplacés ? Toutes les réponses à vos questions sont dans cet article.

CE et CSE : définitions et rôle de chaque instance

Qu’est-ce qu’un Comité d’Entreprise (CE) ?

Le comité d’entreprise (CE) était une instance de représentation du personnel obligatoire dans les entreprises et établissements de plus de 50 salariés, et facultative pour les autres. Il jouait un rôle essentiel dans le dialogue social entre les salariés et l’employeur.

Son rôle concernait principalement la mise en place d’attributions avantages sociaux et culturels pour les salariés et leur famille. Les membres élus au sein de l’entreprise avaient pour mission de traiter les négociations annuelles obligatoires (NAO), de venir en aide et de conseiller les salariés, notamment en matière de licenciement économique et de harcèlement moral. Ils coordonnaient les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) et veillaient au bien-être des salariés dans l’entreprise, conformément au Code du travail.et de vie du salarié.

Les trois missions principales du CE :

  • assurer et représenter l’expression des salariés auprès de l’employeur ;
  • accompagner les salariés et les aider dans le quotidien de l’entreprise ;
  • défendre les salariés et leur position dans l’entreprise.

Parmi ses autres attributions : être le porte-parole des salariés dans les décisions de la direction, mettre en place des activités sociales et culturelles (chèques-cadeaux, réductions sur les activités culturelles, accès au théâtre, cinéma…), améliorer les conditions de travail, d’emploi et de vie des salariés, et mettre en œuvre une politique sociale respectant les obligations légales du Code du travail.

Ainsi, l’objectif social et économique du CE était réel : soutenir le pouvoir d’achat des salariés via certaines attributions (chèques-cadeaux) et tenir compte de la situation des familles.

Qu’est-ce qu’un Comité Social et Économique (CSE) ?

Le CSE est une instance unique du dialogue social qui couvre un périmètre plus large que le CE. Depuis 2020, il regroupe les différentes institutions représentatives du personnel : le CE, les délégués du personnel (DP) et le CHSCT. L’objectif est de simplifier le dialogue social, de faciliter la mise en œuvre d’harmonisation des prises de décision et de faciliter la représentation du personnel au sein de l’entreprise.

Le passage à cette instance unique s’appuie sur l’Ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 relative à la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l’entreprise.

La mise en place du CSE vise à réunir en un seul lieu les fonctions de consultation, d’information et de représentation des salariés, avec un interlocuteur unique pour l’employeur.

Pourquoi le CE a-t-il été remplacé par le CSE ?

La réforme avait pour but de moderniser et de simplifier le dialogue social en entreprise : au lieu de multiplier les instances (CE, DP, CHSCT), elles ont été fusionnées en une seule, plus efficace et plus lisible pour les salariés comme pour l’employeur.

Cette rationalisation s’inscrit dans les ordonnances Macron de 2017, créant la possibilité d’un renforcement de l’efficacité des représentants du personnel et à clarifier le fonctionnement du CSE. 

Elle permet :

  • une simplification des processus de consultation et d’information ;
  • une meilleure lisibilité pour les salariés et pour l’employeur ;
  • une rationalisation des moyens et des compétences des élus.

En résumé : le CSE reprend les missions de santé sécurité et conditions u CE, du CHSCT et des DP, mais dans une configuration allégée et centralisée pour faciliter le dialogue social et économique.

Quelles sont les instances remplacées par le CSE ?

Le rôle historique du CE

Le CE assumait des missions sociales, culturelles, économiques et de représentation du personnel. Il intervenait dans les négociations sociales, la mise en place d’avantages pour les salariés et leur famille, et la concertation avec l’employeur. Ces missions sont désormais reprises par le CSE.

Les missions des délégués du personnel (DP)

Avant la fusion, les délégués du personnel (DP) avaient pour rôle de recueillir les réclamations des salariés (concernant les salaires ou l’application du Code du travail), de les présenter à la direction, l’employeur et d’accompagner les inspections du travail lors de leurs visites dans l’entreprise.

La contribution du CHSCT à la santé et à la sécurité

Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) veillait à la santé et à la sécurité des salariés au sein de l’établissement, en évaluant les risques professionnels et en proposant des solutions. 

Il œuvrait aussi pour l’égalité professionnelle, notamment l’accès des femmes à tous les emplois.

Avec la mise en place du CSE, ces missions ont été intégrées à une commission dédiée : la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT).

 

Membres et rôles : qui compose le CSE ?

L’employeur et ses représentants

Dans une entreprise dotée d’un CSE, l’employeur est membre de droit. Il peut, selon l’effectif, être assisté par jusqu’à trois collaborateurs dans la gestion de l’instance, qui peuvent également suivre une formation professionnelle sur le fonctionnement du CSE.

Les élus titulaires et suppléants

La délégation du personnel est composée de membres élus titulaires et de suppléants. Ces représentants du personnel disposent d’un droit de vote et d’heures de délégation pour exercer leur mandat. Les suppléants interviennent en cas d’absence des titulaires.

Le secrétaire, le trésorier et les commissions

Le secrétaire du CSE est le porte-parole des membres élus, tandis que le trésorier est chargé de la gestion comptable du CSE. 

Selon l’effectif de l’entreprise, le CSE peut créer des commissions (santé, sécurité, conditions de travail, activités sociales et culturelles) afin de traiter les sujets spécifiques liés au bien-être et à la qualité de vie au travail.

Les représentants syndicaux et leur rôle

Le délégué syndical (obligatoire pour les entreprises de moins de 300 salariés) ainsi que les représentants des organisations syndicales représentées participent au CSE. Ils contribuent au dialogue social, à la négociation collective et à la défense des intérêts des salariés.

Le rôle du CSE selon la taille de l’entreprise

Pour les entreprises de moins de 50 salariés

Dans les entreprises de moins de 50 salariés, le CSE permet aux salariés de présenter à l’employeur toutes leurs réclamations, qu’elles concernent les salaires, l’organisation du travail ou l’application du Code du travail. 

Il assure la représentation du personnel dans les structures à effectif réduit.

Pour les entreprises de plus de 50 salariés

Pour les entreprises de plus de 50 salariés, le CSE remplit les missions précédemment assurées par les DP, le CE et le CHSCT : veiller au respect du Code du travail ;être consulté sur les orientations stratégiques de l’entreprise ;participer à la prévention des risques et aux licenciements pour motif économique.

Le CSE est un acteur central du dialogue social, garant du bon fonctionnement collectif et du respect des droits des salariés.

CE vs CSE : les principales différences à retenir

Voici un tableau comparatif pour visualiser les différences entre le CE et le CSE :

Critères  Comité d’Entreprise (CE) Comité Social et Économique (CSE)
Effectif minimum requis Plus de 50 salariés (obligatoire)  À partir de 11 salariés (sur 12 mois consécutifs) ; obligatoire depuis 2020
Instances représentées CE uniquement  CE + DP + CHSCT (fusionnées)
Nombre de représentants Proportionnel à l’effectif, selon les anciennes règles Collège d’élus unique défini par décret
Durée du mandat En général 4 ans Fixée par la réforme du Code du travail
Rôle social et culturel Centré sur les avantages salariés Conserve ce rôle + fonctions économiques et stratégiques
Consultation économique Limitée Étendue : stratégie, emploi, situation économique
Santé, sécurité, conditions de travail Géré par le CHSCT  Intégré au CSE via la commission SSCT
Réunions  Séparées selon les instances  Réunions uniques du CSE
Budget  Budget de fonctionnement + œuvres sociales strictement séparés Deux budgets distincts, transfert possible (10 % maximum)
Commissions obligatoires Spécifiques à chaque instance Créées au sein du CSE selon l’effectif

Comment mettre en place ou renouveler un CSE ?

Étapes à suivre pour constituer ou renouveler un CSE

Depuis le 1er janvier 2020, toutes les entreprises concernées doivent disposer d’un CSE. Il ne s’agit plus de “passer” du CE au CSE, mais de mettre en place ou renouveler l’instance lors d’un changement d’effectif, d’une création d’entreprise ou à la fin d’un mandat

  • Informer les salariés : l’employeur doit annoncer la tenue des élections professionnelles pour constituer ou renouveler le CSE.
  • Organiser les élections : les représentants du personnel sont élus au scrutin secret (titulaires et suppléants).
  • Assurer la communication interne : l’employeur doit informer sur le rôle du CSE et faciliter la prise de fonction des nouveaux élus.
  • Former les membres élus : une formation sur la santé, la sécurité et les conditions de travail (SSCT) est obligatoire pour leur permettre d’exercer leurs missions.

Cas particulier des très petites entreprises :

Dans les entreprises de 11 à 20 salariés, si aucun candidat ne se présente dans un délai de 30 jours après l’appel à candidatures, l’employeur n’est pas tenu d’organiser les élections.

Quelles obligations pour l’employeur ?

Le CSE est devenu obligatoire à partir du 1er janvier 2020 pour les entreprises concernées. Le seuil d’application est fixé à 11 salariés sur 12 mois consécutifs. 

L’employeur doit respecter les délais de mise en place, informer les salariés et assurer le bon déroulement des élections conformément au Code du travail.

Formation des membres du CSE : quels droits ?

Les membres élus du CSE bénéficient d’une formation Santé, Sécurité et Conditions de Travail (SSCT). Cette formation, prévue par le Code du travail, est à demander auprès de l’employeur ou du délégué syndical. Elle permet d’acquérir les compétences nécessaires pour exercer efficacement les missions du CSE.

Points à retenir

  • Le CSE regroupe toutes les anciennes instances du personnel : CE, DP, CHSCT et DUP.
  • Sa mise en place a été fixée au 1er janvier 2020 dans la plupart des entreprises.
  • L’objectif reste identique : améliorer les différences dans conditions de travail et de vie des salariés, tout en simplifiant le dialogue social au sein de l’entreprise, conformément au Code du travail et aux ordonnances Macron de 2017.

FAQ : réponses aux questions fréquentes sur les CSE

Que remplace le CSE ?

Le CSE remplace le comité d’entreprise (CE), les délégués du personnel (DP) et le CHSCT, en fusionnant leurs compétences dans une seule instance.

Est-ce que le CSE est obligatoire ?

Oui, pour les entreprises employant au moins 11 salariés, depuis la réforme du dialogue social instaurée par l’ordonnance de 2017. Source : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000035607348

Peut-on cumuler plusieurs mandats ?

Le texte ne le précise pas explicitement. Il convient donc de se référer aux accords d’entreprise ou à la convention collective.

Le budget CSE est-il obligatoire ?

Oui. Le CSE dispose de deux budgets : un budget de fonctionnement (0,20 % de la masse salariale pour les entreprises de plus de 50 salariés) et un budget d’œuvres sociales.

Pour les entreprises de plus de 2 000 salariés, le taux est de 0,22 %. Le CSE peut transférer jusqu’à 10 % de son budget d’œuvres sociales vers le budget de fonctionnement (et inversement), sous réserve que le budget social ne soit pas inférieur à celui de l’année précédente.

Source : https://www.urssaf.fr/portail/home/employeur/avantages-salaries/activites-sociales-et-culturelles.html

Quelle différence entre CSE central et CSE d’établissement ?

Cette distinction concerne les entreprises multi-sites ou multi-établissements. Le CSE central coordonne les instances locales et veille à la cohérence des décisions au niveau global.